Mais qu’arrive-t-il, en fait, lorsque nous prenons de tels raccourcis ? Ce qui arriverait si, jouant au tennis en modeste amateur, vous décidiez d’affronter les joueurs professionnels. Un état d’esprit positiviste vous permettrait-il, à lui tout seul, de remporter ces matches ? La réponse tombe sous le sens. Il est impossible de violer, d’ignorer le processus d’évolution ou d’en sauter les étapes. Ceci serait contraire à la nature ; essayer de trouver un raccourci à cette évolution n’entraîne que déceptions et frustrations.
Cela signifie qu’il faut commencer par nous-mêmes, par ce qu’il y a de plus profond en nous : par nos paradigmes, notre personnalité et nos motivations. Ainsi, celui qui désire un mariage heureux doit s’efforcer de générer une énergie positive pour empêcher l’énergie négative de se développer. Celui qui désire voir son enfant devenir un adolescent plus agréable, plus coopératif, doit se montrer plus compréhensif, plus dynamique, plus cohérent et manifester plus d’amour. Celui qui désire plus de liberté d’action doit se montrer plus responsable, plus serviable, et s’investir dans son travail. Celui qui désire qu’on lui fasse confiance doit se montrer digne de cette confiance. Selon cette approche, les victoires intérieures précèdent les victoires publiques ; avant de faire des promesses, il faut savoir s’en faire à soi-même et les tenir. On ne peut améliorer les relations avec l’entourage sans s’améliorer d’abord soi-même.
« Nous sommes ce que nous répétons chaque jour. L’excellence n’est alors plus un acte, mais une habitude. » Aristote
L’interdépendance est un concept beaucoup plus profond, impliquant davantage de maturité. Si je suis physiquement interdépendant, je peux me débrouiller seul, je dispose de capacités personnelles, mais je sais également qu’en travaillant ensemble, vous et moi pouvons accomplir des actions de loin supérieures à celles que j’accomplirais tout seul, même en y mettant toute la meilleure volonté. Si je suis affectivement interdépendant, je trouve en moi-même le sentiment de ma valeur, mais je reconnais aussi le besoin d’aimer, de donner, et de recevoir l’amour des autres. Si je suis intellectuellement interdépendant, je comprends qu’il faut associer les meilleures pensées des autres aux miennes.
C’est la fable d’un pauvre paysan qui découvre un jour que sa poule a pondu un œuf en or. Au début, il pense que c’est une plaisanterie. Mais alors qu’il s’apprête à jeter l’œuf, il se ravise et l’emporte pour le faire évaluer. L’œuf est en or pur ! Le paysan n’en croit pas ses oreilles. Et il est encore plus émerveillé le lendemain lorsqu’il trouve un deuxième œuf en or. Tous les jours, il se lève et trouve un autre œuf en or. Il devient extrêmement riche, et se félicite de sa bonne fortune. Mais, le temps passant, il devient avide et impatient. Incapable d’attendre jour après jour que la poule ponde un œuf en or, le paysan décide de tuer la poule et de tous les obtenir. Mais, quand il ouvre la poule, elle est vide. Il n’y a pas d’œuf en or – et plus moyen d’en obtenir. Le paysan a détruit la poule qui les produisait. Cette fable contient une loi naturelle : la définition de l’efficacité. Beaucoup de personnes considèrent que plus on produit, plus on est constructif. Mais l’histoire de la poule aux œufs d’or montre que la véritable efficacité dépend de deux paramètres : ce qui est produit (les œufs d’or) et l’unité de production, la capacité à produire (la poule). Si vous centrez votre vie sur les œufs et négligez la poule, vous vous trouverez bientôt sans unité de production. D’un autre côté, si vous ne vous occupez que de la poule sans jamais récolter les œufs, vous n’aurez bientôt plus les ressources nécessaires pour vous nourrir, vous et la poule.
Le principe CP nous apprend qu’il faut toujours traiter ses employés comme l’on traite ses meilleurs clients. On peut acheter les mains d’un employé, mais on ne peut acheter son cœur. Or, c’est dans le cœur que résident l’enthousiasme et le dévouement. On peut acheter son dos, mais pas son esprit. Or, c’est là que vivent la créativité, l’ingéniosité, et les ressources.
Agissez « de l’intérieur vers l’extérieur », lisez avec l’idée de partager ce que vous avez appris et d’en discuter avec quelqu’un dans les quarante-huit heures qui suivent. Si vous aviez su que vous deviez enseigner ce que vous venez de lire, cela aurait-il changé votre façon de lire ? Essayez maintenant, lisez la fin de ce chapitre dans ce but. Lisez comme si, aujourd’hui ou demain, pendant que le souvenir de cette lecture est encore frais, vous alliez en expliquer le contenu à votre conjoint, à vos enfants, à votre associé ou à un ami. Vous remarquerez sans doute un changement dans votre démarche. Si vous abordez chaque étape de cet ouvrage dans cet esprit, non seulement vous en retiendrez mieux les idées, mais votre point de vue en sera enrichi, votre compréhension approfondie et votre motivation pour appliquer le contenu de ce livre accrue.
Ironiquement, vous constaterez que moins vous vous souciez de ce que les autres pensent de vous et plus vous vous intéresserez à ce qu’ils pensent d’eux-mêmes et de leur univers, y compris de leur relation avec vous.
« Ce que nous obtenons trop facilement, nous l’estimons trop faiblement. C’est la cherté seule qui donne à toute chose sa valeur et Dieu sait comment apposer un juste prix à chacun de ses biens. »
Si le terme « proactivité » est désormais courant dans le domaine du management, vous ne le trouverez pas dans les dictionnaires. Il signifie davantage que « prendre des initiatives ». Il signifie qu’en tant qu’êtres humains, nous sommes responsables de nos propres vies. Notre comportement découle de nos décisions, et non de notre condition. Nous pouvons faire passer nos sentiments après nos valeurs. Nous avons l’initiative et la responsabilité de provoquer les choses.
Les individus « réactifs » se sentent souvent affectés par leur environnement. Si le temps est beau, ils se sentent bien. S’il fait mauvais, cela altère leurs sentiments et leurs performances. Les personnes proactives portent en elles leur propre « temps ». Elles sont guidées par certaines valeurs et, si l’une de ces valeurs consiste à produire un travail de qualité, peu importe qu’il pleuve ou que le soleil brille. Les réactifs dépendent également de leur environnement social, de la « météo sociale ». Quand on les traite bien, ils se sentent bien ; quand on les traite mal, ils deviennent défensifs et se referment. Les réactifs fondent leur vie psychologique sur le comportement de leur entourage, autorisant ainsi les faiblesses des autres à gouverner leur vie.