« Ne te mets jamais en colère, lui avait dit le Don. Ne profère jamais une menace. Raisonne les gens. »
« Les Italiens, poursuivit Hagen, ont coutume de dire en plaisantant que l’existence en ce monde est si rude que tout homme a besoin de deux pères pour veiller sur lui. C’est pour ça qu’on a inventé les parrains.
Dix années de vie paisible affectaient sérieusement les qualités combattantes de Clemenza et de Tessio. Clemenza restait administrateur et exécutant de premier ordre, mais il n’avait plus le mordant juvénile qui faisait merveille autrefois à la tête de ses troupes.
Elle savait par expérience que la douleur et la peur n’apaisent pas la faim et qu’au contraire manger atténue la douleur. Elle n’aurait pas accepté qu’un médecin lui donne un calmant. Mais une croûte de pain et une tasse de café, c’est tout autre chose.
Il apprit aussi que la moindre menace rend vulnérable parce qu’elle met l’adversaire en garde et provoque des représailles anticipées.
« On ne peut pas dire non à ceux qu’on aime, ou rarement. C’est ça, le secret. Quand tu es contraint à le faire, il faut que celui à qui tu t’adresses ait l’impression d’entendre oui. Ou bien tu dois lui faire dire non, lui-même. Ça demande du temps et de la patience.