La_parole_est_un_sport_de_combat_(Bertand_Périer)

Mais je crois que le trac n’est rien d’autre que la contrepartie de notre propre exigence. Il naît du possible décalage entre ce que je vais produire et ce que j’attends de moi. Si je n’attends rien de moi, je ne risque rien. C’est pour cela que le trac est plutôt une vertu. Il montre que l’on n’est pas entré dans une routine, dans un assoupissement.

Et si vous avez préparé un texte que vous aurez sous les yeux, vous pouvez tout à fait l’annoter : « 1-2-3 » avant de commencer pour penser à respirer, des smileys pour l’émotion à rendre, un slash pour une pause, un gras pour un accent, un warning pour un moment périlleux (une liaison délicate, un mot sur lequel vous risquez de buter), une liaison pour gérer la respiration (je dois aller jusqu’à tel endroit et c’est là que je vais respirer). Personne ne viendra regarder votre texte, vous pouvez donc vous l’approprier, même graphiquement, pour aider la déclamation.